Les Petites Bourrettes @ La Péniche El Alamein 30/09/2010

Pour une première expédition sur la péniche El Alamein, on peut dire que c’était une réussite. Les indications directionnelles brumeuses mais péremptoires d’une vieille jeune fille (« Suivez la Seine ! ») nous ont d’abord menés à la Dame de Canton avant de rebrousser chemin jusqu’à notre point de chute.

L’extérieur de l’embarcation est violet, mon préféré ! Caro et son nouveau T-shirt turquoise sont coordonnés avec l’intérieur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le temps semble s’être arrêté dans cet intérieur coloré. Abrégeons ! Nous ne sommes pas venus pour compter fleurette aux récipients divers et autres plantes vertes posés pêle-mêle ça et là. Mais pour quoi exactement puisque l’ingé son n’est pas là à cause du match de foot de l’équipe de France ? Il semble en tout cas que nous ne soyons pas les seuls à avoir eu l’idée de passer la soirée avec Les Petites Bourrettes pour soutenir leur nouvel album. La salle est pleine à craquer ; nous trouvons alors une place de choix au bar, à bonne hauteur.

Avant leur montée sur la petite scène tout au fond, musique d’ambiance au micro via un téléphone portable. Nous sommes prévenus dès les premiers instants par Yohan, leader du groupe ainsi constitué depuis 5 ans : ce sont « les derniers moments du groupe dans ce spectacle-là ». C’est donc le moment d’en profiter et de participer activement à la dernière!

Pour entraîner le public déjà conquis, il s’agit de planter le décor : « on est au printemps ». La salle est divisée en trois parties : les heureux imitateurs du serpent, du dindon et de la cigale. « Pour savoir quand vous aurez le droit d’applaudir (pour ne pas couvrir les paroles), regardez ma tête ». Le top départ à peine donné que c’est déjà l’heure des présentations avec, entre autres, l’étonnant Touffe à la basse-poubelle. Le premier exercice consiste à souffler du nez puis, à placer la petite note aigue, qui te confère des airs de Castafiore. En remerciement de ses efforts inconsidérés, Yohan tend à Steban, l’autre voix du groupe, une salade ou une botte de radis jusqu’à ce qu’il aperçoive mon photographe : « C’est quoi cet objo ? Et pourtant, t’es tout près !». C’est toujours mieux d’être prévoyant, ça évite les regrets… « C’est pas la peine de gueuler ! Ca fait trente ans que je veux réussir et je n’y arrive pas… ». Dans cette péniche enchantée, les artistes n’hésitent pas à payer de leur personne et à débouler parmi les attablés. Comme Steban est « un beau gosse » mais qu’il n’est « pas drôle », ses acolytes ont préparé des petits post-it pour meubler entre les morceaux.

« Y’a d’la vie » est le troisième titre qui vient attiser une foule sur des charbons ardents depuis longtemps déjà, massée jusque dans les escaliers. Un interlude pour se la jouer rappeur : « Pull up ! ». C’est dire s’ils ne sont pas sectaires ceux-là ! « C’est mercredi et c’est la récession, alors faites du bruit ! ». Des vibrations, un pupitre qui tombe, un pupitre cassé. Post-it : « J’aime bien manger des grosses saucisses ». On demande à Steban de reprendre ses classiques et de montrer ce qu’il sait faire avec « Et si je t’aime », hommage ironique à Lara Fabian. Ah oui, on est parti pour s’aimer ce soir et pour se prendre par les épaules. Post-it : « Vous ne trouvez pas que mon Levi’s me moule trop le paquet ? ». Un peu de tenue m’sieur le professeur, voyons… Restons dans la même veine avec « La vieille », chanson d’amour. Avis aux amatrices, cette petite confession de Yoyo : « on est musiciens pour rencontrer des filles ».

Dans « Pour me rendre à mon bureau », se trouve intercalée une reprise du DJ de Diam’s. A la suite de quoi, Yohan de rappeler : « Vous savez, c’est nos dix ans. Tu te rappelles l’époque où t’avais toutes tes dents ? ». L’info essentielle de la soirée, c’est que l’album est mixé. Il est donc tout à fait légitime d’avoir la primeur d’un nouveau titre, « Monaco ». Après l’instru pourri de Yohan réalisé avec des éléments BHV, la banane maracas d’Ale. Post-it (avouez que cela vous manquait !) : « Je suis très souple. Je touche mon nombril avec mon nez ». Nous n’avons point eu de démonstration. Peu importe, du moment que « Du sang sur ma chemise » figure sur la set-list. Puis, « La pluie » s’invite à bord. Post-it : « Quand je suis énervé, je deviens vert, comme Hulk ». C’est sur la chanson « Marie » qu’on constate à quel point tous ces musiciens inspirés et talentueux sont interchangeables.

Le mal de mer nous ne l’avons pas eu, tous concentrés sur nos « yeah » et « ouh » pendant la très interactive « J’aime que la mer ». Ils sonnent l’heure d’un faux départ. Retour au kazoo avec le générique de Ford Boyard qui fait une « très bonne intro ». Pour « De quoi j’ai l’air » ? Contrairement à l’annonce de fin, the show must go on… Toute une tablée s’était munie de « Lunettes rouges » mais ils ne l’ont pas joué. Quelle désillusion pour eux ! A la place, un truculent post-it : « Pruneau cuit, pruneau cru ». La dernière chanson officielle, c’est « Mademoiselle », avant de nous rejoindre en salle avec un jeu pour prétexte. Personne n’a été fichu de trouver un titre qu’on peut chanter avec les quatre accords proposés. Ecoutez, c’était pourtant facile : « Une souris verte », « Soca Dance », « Alexandrie, Alexandra »…

Avant qu’il soit l’heure de « fermer le café à clé », on échange quelques derniers fous rires. Les causes : une BD, des dédicaces inappropriées, des fans étrangères éméchées, une terrasse arborée et des toilettes cachées.

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