En passant par l’Empreinte avec mes sabots, quel fervent accueil ! Il ne manquait plus que le tapis rouge à dérouler sous nos pieds ou multicolore, aux couleurs de la salle du 77. Mes rêves de mégalomanie doivent prendre fin. C’est juste que le concert de Ben l’Oncle soul est archicomble et que celles et ceux qui sont massés là, sur le parvis, attendent l’ouverture des portes, un peu après 18h30.
Pas de première partie mais des cris de guerre en coulisses, pour se donner du courage. Les premiers à faire leur entrée sont les choristes de l’artiste tourangeau, un savant mélange entre les Boyz II Men et Carlton du « Prince de Bel air », au niveau du look. Tout au long du concert, ils font plus que battre la mesure ces amateurs de carreaux ; ils nous proposent des chorés dignes des fifties. Ce projet, fait de nombreuses reprises, entame son set avec celle de « Crazy » de Gnarls Barkley. Il fait déjà bien chaud, le public adhère totalement au show proposé mais Ben(jamin) en redemande encore et encore : « Are you ready ? Come on ! ».
L’enchaînement des morceaux permet à l’Oncle soul de réajuster son nœud pap’ devenu, avec ses bretelles rouges, (red is not dead !) qu’il ne tardera pas à arborer fièrement après avoir tombé la veste, sa marque de fabrique vestimentaire. « On est très contents d’être là ce soir, les amis ! ». Il se charge de faire les présentations pour être plus à l’aise (« Moi, c’est Ben ») et constate qu’il y a de nouvelles têtes mais pas seulement. A ce moment très précis, l’idée c’est de crier son prénom le plus fort possible. Et chacun de s’exécuter dans la joie et l’allégresse. « Enchanté messieurs-dames ! ». Place ensuite à une démonstration de pas de danse : les soul-fans sont déjà en train de se dandiner. « 3 taps, let’s go ! ». Will Smith, sors de ce corps ! « Ca commence à marcher, les quatre premiers rangs. Après, y’a plus personne ». Everybody doit se joindre au mouvement. Le solo du saxo se finira à genoux, sous nos yeux ébahis.
Et on passe la seconde ! Attention aux mains échauffées ce soir, à force de trop applaudir !!
« Est-ce qu’il y en a qui aiment le reggae ? ». « I don’t wanna waste », plus feutré permet une pause. La remise en forme se prolonge avec « Elle me dit » qui donne lieu à quelques déhanchés sexy. « Vous en voulez encore ? Alors, give me one more time ! ». Surtout quand le saxo nous fait l’honneur de fêter ses 30 balais ce soir, en notre chaleureuse compagnie. D’ailleurs, « vous êtes au courant de la rumeur autour de Savigny ? », demande Ben. Pendant leur « petite » tournée plutôt cool en France, en Europe, on leur demande toujours s’ils ont déjà fait une date à Savigny où il y aurait, paraît-il, le meilleur public d’Europe ». Wahou, rien que ça ?! La classe ! Les demoiselles « please » le lover qui a tout ce qu’il leur faut de continuer avec « Lise ». Et dire que le premier concert très intimiste s’est tenu auprès de trente personnes ! Il est loin ce temps-là…
Mais pas le temps de ressasser les vieux souvenirs car ça repart de plus belle avec la trop célèbre reprise : « Seven Nation Army ». On ne la présente plus reprise mais permettez-moi de rendre aux White Stripes, ce qui est aux White Stripes. On a trop tendance à l’oublier… Seulement, la musique stoppe dès les premières mesures. Tic-tac de la tête. Animation de pantins et ça redémarre dans une ambiance bienfaisante. Le titre suivant nous plonge dans une ambiance cocktail où il est bon de siroter un Martini blanc au bar (aux dernières informations, ce n’était pas à la carte des boissons de l’Empreinte), avec l’olive verte. Comme ce changement n’a pas assez plus au goût de Ben, il se frotte à « Barbie Girl », choix que je peine encore à comprendre.
Ben l’Oncle Soul a donc parfaitement su nous offrir « ses délires »… Tous les ingrédients y étaient et pourtant la déferlante du moment ne m’a pas happée. Peut-être me séduira-t-il davantage dans « Soul Wash The Movie », mini-film à sortir bientôt.
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