Dagoba @ Rack’am 5/02/2011

Ca commence comme une cure de jouvence… Cette drôle d’impression d’appartenir à une autre génération que ce public juvénile qui commence à se masser devant la salle du Rack’am ce samedi 5 février 2011. Et puis forcément, avec ma tunique bleue au milieu de cette marée noire, je vais faire tache ! Les roulées sont fumées, quelques bières déjà descendues, Blanche-Neige a fait son entrée… On peut donc y aller !

Des sons tribaux mêlés à des cris gutturaux dans le noir et « fiat lux »… ou presque ! «Rapprochez-vous, faites du bruit Brétigny ! », dixit Thomas. Mais on remarquera au cours du set qu’ils ne sont pas très causants, surtout quand ils s’accordent.
Flanquée d’un minot arborant un t-shirt de Sepultura, j’entre dans l’univers de ces Parisiens. Pour Doyle, qu’on aurait pu croiser en compagnie de Deftones ou 36 Crazyfists, le métal (je crois qu’ils ont une préférence pour le terme « post-hardcore ») est un état d’esprit et il s’affiche dans les looks vestimentaires : à croire que les écarteurs aident à faire sortir le son ! Quant aux fans, ils ont sorti la panoplie complète à grands renforts de rivets, y compris des chaînes utilisées comme laisses.

Micro et tapis antidérapants : la sueur va couler. C’est sautillant, ça donne chaud ! Chaleur humaine, quand tu nous tiens… Et, par définition, un chanteur de métal aime toujours autant la proximité avec le public, penché en avant, un pied sur le retour. Et Stitch le leur rend bien ! Attention l’acrobate, la salle est assez basse de plafond.Ils ont aussi su nous montrer avant de jouer « Submerge » (leur single en french dans le texte, assez rare pour le signaler !), qu’ils sont capables de ballades. Il est temps pour ceux que le métal a vaincu de faire un détour par le « stand de souvenirs ». J’ai été sensible à l’inscription sur un t-shirt à la vente « I want sand in my eyes », extrait du titre « John Airence ».
Avant même l’entrée en scène de Dagoba, l’accent de Marseille nous envahit par l’intermédiaire des techniciens qui installent le plateau. La métal attitude est aussi visible sur scène : les pieds de micro ne sont autre que des chaînons métalliques. Ça claque ! Une intro à la Vangelis, la sauce prend tout de suite. Je sens les vibrations musicales jusque dans mon postérieur. Plus que Shawter (chant), c’est Izakar à la guitare (lésé, juste capillairement parlant) qui monopolise mon attention par sa technique vocale et la puissance qu’il dégage. Le charismatique batteur Franky Costanza qui pour moi symbolisait le groupe en une coiffure (dreads + bandeau) a confirmé sa position de leader par son excellent jeu et par son adresse au public, appuyé sur ses cymbales magiques.« Black smokers » est le premier single du dernier album « Poséidon ». C’est brutal et résistant à tel point qu’une grosse voix dans la foule s’élève pour les tester : « fous la merde ! ». Avec un Braveheart à la demande du groupe, on donne dans la surenchère. Et je crois que ça s’est arrêté très tard dans la nuit avec des bobos et quelques dégradations matérielles. Le plafond du Rack’am gardera des traces indélébiles de leur passage.

Pour les fans de métal extrême, après leur date à Vauréal, sachez que le groupe se sent en région parisienne comme à la maison. On ne sort pas indemne d’un live de Dagoba. Mais nous n’étions plus là pour le constater…

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