Concert de Soutien au Furia Sound Festival @ Pierrelaye 5/12/2010

Si nous nous donnons rendez-vous un dimanche après-midi dans une salle des fêtes, ce n’est pas pour gagner le vélo d’appartement mis en jeu pour le loto. L’association Furia organise un concert pour le Furia Sound Festival afin qu’il puisse voir le jour au prochain été. Pour la modique somme de 5 euros, nous avions droit à une programmation d’une dizaine d’artistes qui aurait pu faire pâlir certains organisateurs.

Après que mes yeux se soient habitués à la semi-pénombre de la salle, mes oreilles ont détecté deux annulations : Twage (rock/metal/alternatif) pour cause de maladie et Block Buster (pop/punk) pour cause de membre en miettes. De ce fait, ils accusent un important retard.

Les courageux Back Lash comblent le créneau horaire libre au pied levé. Elle, la brunette, de rouge et de noir vêtue. Eux, cravatés. Elle, pleine d’aplomb, aguichante, nous livre une pop survitaminée figée dans les american fifties. Il existe déjà quelques groupes français dans la même veine mais il faut bien avouer que So la pin-up rock chante juste. Quoi qu’elle dise, le public calme et attentif est conquis. On sexy mood avec ses hautes red shoes : « Accompagnez-nous ! On n’entend pas assez bien Mister Murder à la batterie ». Elle fait passer en douceur les petits ennuis techniques en s’excusant. Après une ballade pour filles ou garçons sensibles, on s’énerve pour redevenir un peu plus rock/garage. Outch, j’ai cru devenir sourde… Trop plein de décibels donc mais aussi de minauderies trop prononcées comme les baisers envoyés à la fin des morceaux. Soyons conscients que ça peut lasser voire agacer. D’ailleurs, Mister Brown à la guitare termine le show avec une trace de lipstick sur la joue.

Place maintenant aux programmés Mary’s Dream. Pour moi, la révélation de ce concert. Et c’est devant un public sans envie de se faire surprendre que le groupe entre en scène. Le temps passe, il se clairseme. Il ne sait pas ce qu’il perd à ne pas être curieux alors que le premier morceau en anglais monte en puissance. Au bout du troisième titre, les frissons m’envahissent avec le magnifique « Je pars ».

La musique planante à la Aaron dans « It kills me inside » entre en totale contradiction avec le comportement dissipé du groupe : entre Sandro (voix) qui arrose Bab’ au clavier et Seb à la batterie qui a des épines sous les fesses, le spectacle est des plus agréables. Les mélodies sont efficaces et il est certain qu’ils n’ont pas pris « The Wrong Direction », même quand ils font monter avec eux un chanteur hip-hop. Dans la voix envoûtante de Sandro, on trouve d’autres influences de Limp Bizkit à Pearl Jam, en plus zen. Tant que vos rêves continuent à produire ces petites merveilles, nous ne jouerons pas les « Psychologist ».

Les entractes nous laissent redécouvrir la disco de Gogol Bordello qu’Etienne refuse pendant le changement de scène. Aujourd’hui, triste journée, « les normes ont changé » : le couperet est tombé, « La guillotine » ! Aqme : un mythe est tombé. « En l’honneur de Jupiter » est l’album qui ouvre le set. Après « Lourd sacrifice », Thomas enjoint le public à s’applaudir et lui demande s’il est prêt pour la suite. « Blasphème », lequel ? Celui de virer le barbu (Ben) pour prendre un moustachu (Julien) à la place. Les mâchoires se déboîtent sur « Stadium complex », premier single du cinquième album. Les excellents anciens morceaux s’enchaînent : « Pornographie », « Superstar » mais semblent avoir perdu de leur vigueur. « Le culte du rien » sonne comme le dernier morceau, le matériel devant être rapporté au local avant 20 heures. Du rab : « quand on nous dit comment penser, c’est la décadence ». « Macabre moderne » me fait dire que j’ai vieilli ; d’autres ne comprennent pas une phrase sur deux ! Et Thomas de conclure : « Faites attention à vous et aux autres ». Soit. Ce que je constate, c’est que je suis trop accrochée aux trois premiers albums. La nostalgique des premiers temps du groupe que je suis a une dernière pensée : « et pour tous les bons moments passés, ne pleure pas »…

C’est au tour des inimitables Fatals Picards qui n’ont eu de cesse de critiquer, pour leur seconde apparition au Furia, la cible du moment : Superbus. Ils s’en prennent aussi ironiquement aux circonstances de la soirée : les familles qui « font chier avec leurs enfants ». La « Française des Jeux » ouvre le bal. Après avoir interprété le dernier single « C’est l’histoire d’une meuf », Paul new look (cheveux courts) nous confie qu’ils n’a pas l’habitude de chanter en direct. « Coming out », leur nouvel album est aussi le titre de leur nouvelle tournée est le résultat d’ un « travail intensif et d’une alimentation équilibrée ». Et de rebondir : « la vie est moins triste que si on était seul, nu dans la rue ». Comment ? Le public connaît toutes les transitions ?? « Le cinquième titre est offert par Jen de Superbus. Merci à Kamel Ouali. Si vous n’applaudissez pas, vous n’aurez pas de cadeaux ». Les Fatals alternant les anciens titres et les nouveautés : « Combat ordinaire », « Dans mon verre », « Punk à chien » gros succès en Biélorussie moins politisé. Pour introduire « Les princes du parc », « mi-connards, mi-ricards », petit constat référencé de Paul : « Les Allemands ont changé. Ils sont plus sympas que les Belges pour le racisme de proximité ». Et quand il s’adresse à ses fans, ça donne à peu près ça : « Va falloir te couper les cheveux, sale hippie. Evite de t’adresser directement à moi ». Il est temps maintenant de nous proposer une traduction d’un poète allemand du XVIIIe siècle : Wolfgang B***. « On la joue, ils arrêteront de nous faire chier » : « Premier de la glace ». Nouvel album à découvrir le 14 mars.

Mohammed, l’homme du jour, organisateur de son état : « Furia, on est toujours là ! On a des projets pour 2011. On ira jusqu’au bout ! Y’a du monde ou quoi ?

No One Is Innocent se lance bride abattue et instrus déchaînés avec « Johnny Rotten » le dernier titre du dernier album « Drugstore », qui sortira en février 2011. « Faites du bruit là-dedans » pour « Revolution.com », quelques larsens en prime ! Kemar nous accorde ensuite « un p’tit slow, un quart d’heure américain » : « US festival », attention au départ ! Rapprochez-vous, vamos ! « Donnez-nous le tempo un peu pour « Nomenklatura » ». Ya basta ! Ce sont des cris qui viennent des tripes since 1994. Le groupe nous offre un nouveau titre toujours aussi engagé, « à propos de l’imposteur de la République française » : « L’amour de la haine ». Puis, Kemar partage le micro avec Guizmo de Tryo pour « Qui je suis ? », un morceau ayant pour thème l’identité. Tout comme « Le monde entier », découvrez-le dans le dernier album, déjà dans les bacs.

Comme il se fait déjà tard, qu’on a de la route et qu’il y en a qui bossent demain, nous ne verrons pas les Ogres de Barback.

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