La Ruda @ Rack’am 12/03/2011

Après notre dernier passage pour Dagoba, Le Rack’am change radicalement de couleurs et accueille une autre génération en ce samedi soir. Devant les portes de la salle, nous assistons à ce que nous pourrons appeler des retrouvailles (ou des rencontres) d’un forum de fans. Les fans de La Ruda qui compte 18 ans de carrière. Respect men !

Deux signes distinctifs immuables pour les Angevins : le micro rétro de Pierrot et « la triplette magique » des cuivres (Roro au trombone, Philly au saxo et Daddy Michel à la trompette).
Pas de première partie. Ca tombe bien : je n’en peux plus de les attendre ! Pour les voir en live et en électrique, je suis en effet capable de braver bien des kilomètres. Ca commence par un petit shooting photo dans la loge blindée. Forcément, ils sont nombreux les messieurs ! Mais étonnamment sur la scène, personne n’empiète sur les plates-bandes de l’autre. Et quel privilège pour nous public qu’ils aient choisi cette salle francilienne pour inaugurer leur tournée « Odéon 10/14 ».

Qui dit première date dit primeur des nouveaux morceaux (pas même en écoute sur Deezer). Une effervescence bonne enfant règne dans le public parmi lesquelles une famille complète en train d’écumer la programmation des salles environnantes. Et puis, une semi-pénombre, un duo de guitares électriques se fait jour, le départ est ainsi donné. « Un et un font trois » et le reste du groupe entre en piste. Avec ce même aplomb qu’on lui connaît, Pierrot nous souhaite une bonne soirée à sa manière : « Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus ! Que ce soir soit un grand soir ! ». Il est sûr que notre avis sur les morceaux compte doublement en ce concert particulier. Pan, pan ! L’enseigne lumineuse apparaît soudain. « Souviens-toi 2012 » rappelle les meilleurs titres de l’album « L’art de la joie ». Comme nous aussi « on y croyait pas mal » à ce nouvel opus, on en redemande et on est servi par « Titi rose au cœur », un personnage haut en couleurs. «Entendez-vous ce bruit qui vient au loin ? ». Aux premières notes du « Bruit du gang », tout le public en émoi saute dans tous les sens pendant que le saxo s’avance. Et il est l’heure de partir s’hydrater au « Trianon », on a « toujours à boire, depuis bien longtemps sur les quais de la Loire ». Et là de constater que le débit verbal de Pierrot n’aura pas fini de nous étonner.

Un claquement de doigt, y’a du swing dans l’air. Le bassiste s’éclate dans les gammes en compagnie de « Gordon Banks ». Le public heureux n’est pas en reste et il le prouve : il est venu pour danser. Remontons le temps maintenant : « 1982 » où l’ensemble de cuivres est particulièrement efficace. Une passion pour les chiffres à expliquer par un peu de nostalgie ? Et pour un duel au soleil, « Go on » ! « Est-ce que le bon l’emportera enfin, Brétigny ? ». Le micro est brandi comme un trophée : le message est clair !
Le titre-éponyme de l’album est l’occasion rêvée pour le groupe d’exprimer son plaisir de défendre le fruit de son labeur. « Nous sommes très heureux de vous retrouver, très fiers que vous nous manifestiez votre confiance. On vous remercie d’avance pour votre bienveillance ». Pour fêter ça comme il se doit, un nouveau défi à l’élocution parfaite : « Candide Charlotte ». Elle dit finalement que « tout va bien ». Tout va même très bien avant une sordide histoire irréelle « mais on va vous demander d’y croire ». « Go to the party » après un tirage de langue en règle. « Merci pour lui ! Silence, s’il vous entend… »

Comme Pierrot n’a pas d’enchaînement, il nous propose une présentation à l’ancienne : Xavier à la basse, Vincent à la batterie… « et moi qui passerait mes vacances à Paimpol » ! « Comment il s’appelle déjà le morceau ? » C’est « L’homme aux ailes d’or » entendu la veille, séduisant mélange reggae/rock qui ne peut laisser indifférent. Puis, une intro de batterie reconnaissable « Tant d’argent dans le monde », enchaînée avec le tout aussi ska « été en Angleterre », théâtre des premières fois. « Roots ska goods », évidemment ! Du « Cabaret voltage », vous ne connaîtrez que cette chanson. Comment ? Vous nous quittez déjà… ?!

« Et merde ! ». Aucune inquiétude sur l’adhésion du public. Comme on ne pouvait en rester là, c’est le bruit que fait le micro qui tombe au moment du retour sur scène des musiciens. On nous promet 5 morceaux bonus, alors nous ne nous faisons pas prier pour nous faire entendre ! Ce qui nous ferait plaisir ? « L’art de la joie », sans hésitation ! Insufflez-nous donc une sacrée dose de bonne humeur pour chaque matin « quand le réveil sonne ». Le gangster du « prix du silence » a mouillé sa chemise et sa casquette ! « Une dernière demande ? Laissez-moi vous guider ! Voyez-vous la félicité ? » Celle de « la trajectoire de l’homme canon ». « L’instinct du meilleur » pour finir. C’est dans cet état d’esprit que Pierrot nous gratifie de ces dernières paroles : « Merci à vous d’être venus si nombreux. C’était pour nous un privilège, un honneur, un avantage, un grand plaisir. Portez-vous bien ! ». Tant d’humilité nous cloue le bec mais pas les mains longtemps battantes… Et quand on demande à Pierrot à l’issue du show, comment on sort d’un concert au cours duquel on donne autant de sa personne, il nous répond « comme on peut ».

8 nouveaux morceaux sur 22, c’est vrai que le pari était risqué et pourtant, l’ambiance est toujours aussi déchaînée ! « Odéon 10/14 » qui sonne comme un code mystérieux est l’album de la maturité, celui qui se souvient des amours adolescentes avec tendresse, qui revisite les héros de notre enfance, qui se remémore les lieux plus ou moins fréquentables, qui pense que tout était mieux avant… Ah oui, vraiment ?

Un non-initié a été conquis.
Qu’en sera-t-il pour vous ?
Réponse le 28 mars.

Site de La Ruda / Wagram
Salle du Rack’am

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