Ultra Vomit @ Empreinte – Dimanche 29 janvier 2012 – « La guerre des boutons de la console »

Trouvez-moi juste une bonne raison d’affronter le froid sibérien de ce dimanche rigoureux. Il n’y a qu’une proposition de sortie à laquelle on ne peut résister : Ultra Vomit se produit à l’Empreinte pour la seconde fois.

Leur show en 2010 à Rock en Stock (62) ne manquait pas de mordant ! La set-list étant sensiblement la même, la soirée s’annonce gentiment corrosive. Passons-la en compagnie de ceux qui ont pris le parti de dérider les amateurs de métal et de voir le côté lumineux de ce style musical (clin d’œil à leur intro/outro inspirée d’un célèbre combat intergalactique). Les premiers rangs ayant été pris d’assaut, du fond on appréhende mieux les images projetées illustrant les courts morceaux. J’en ai comptabilisé une bonne vingtaine durant le concert, quasiment tous extraits de « Objectif : Thunes », leur dernier album datant de 2008.

Bon nombre de leurs parodies sont reconnaissables : « Mechanical Chiwawa » est une reprise à la sauce métal de « Tirelipimpon » de Carlos, d’où l’abondance de la pèche de métal et des doigts de métal en l’air. « Les bonnes manières » est l’occasion d’introduire le très noble Louis VII et sa dernière croisade en 1149. Pour le plus grand bonheur des grands et des petits c’est au tour de la très attendue « Une souris verte » de se glisser dans la salle dans une éructation. Elle est bientôt suivie des « Gremlins At The Gates ». C’est notre enfance qui défile sous nos yeux, y compris ces petits désagréments comme des déclarations enflammées mais avortées. Tu sais, c’était l’époque où tu savais parler aux femmes en leur murmurant à l’oreille « Je ne t’ai jamait autans aimer ». Remarquez la qualité des liaisons ! Mais c’est ton estomac qui t’a toujours guidé jusqu’à la « Boulangerie Pâtisserie », possession du groupe Andréas & Nicolas [http://www.andreasetnicolas.com/] où on retrouve Fétus, l’éternel ado au chant et à la guitare. Quand on te parle des cours, ça ne s’arrange pas et tu craches ta haine de certaines matières avec les moyens du black métal « Mountains Of Maths ».

Après avoir refusé d’aller au tableau, Fabien Le Floch (guitare), à la recherche d’une proie consentante, est en train d’admirer un décolleté incroyable. Se sentant soudain un peu seuls, les membres du groupe décident, comme à l’accoutumée, de faire monter du sang neuf à leurs côtés afin de s’emparer du micro. « Pauv’Gautier », le sélectionné « ne se sent déjà plus pisser ». Après un « putain de salut », Fétus lui demande de chialer s’il est ému. Ce descendant de Louis VII a choisi de se ridiculiser sur « Poil de cul ».

Pendant l’accordage des instruments, aux alentours de 19 heures, une douce musique d’attente nous demande de patienter. Ah, l’adolescence, ce bel âge où tu contestes l’autorité, à commencer par les hommes politiques : « tous des vendus » ! Place au folklore irlandais avec « Jack Chirac ». La pause auditive se poursuit avec un morceau acoustique à la Brassens, « La flemme ». Un titre tout trouvé pour ceux qui font « Les choses à moitié », soit 22 secondes et qui quittent le plateau laissant Manard seul avec sa batterie. Il se sent un peu obligé de chanter. Gare à celui qui le vexe car il trouve insultant qu’on lui dise qu’il a une « voix de merde » sur « Banana Split » de Lio, aujourd’hui connue comme la coquine de la Nouvelle Star. A la suite de sa prestation, le batteur s’engage à envoyer une lettre d’excuses à chacun d’entre nous. Après les caprices de star de Manard, c’est au tour de Jacou d’être sur le grill. Vous serez surpris de constater que c’était lui le héros de nos dessins animés préférés : « La Bande à Picsou », « Ken, le survivant », « Bioman », « Bibifoc » et même « Denver ». Quel cachottier !

Un petit jingle flipper et ça repart sec avec l’histoire indicible du cousin. Le bolide Ultra Vomit annonce son arrêt au stand à « l’emputain de preinte ». Il est temps alors de remercier, à la façon de Ruquier, « les groupes qui n’ont pas joué avant nous ce soir ». Avant de nous quitter, c’est le moment que Fétus choisi pour nous faire chanter des cochonneries et tous s’y complaisent. Celui qui pensait avoir mûri a rechuté : avec « caca liquide », ce sont 6 mois de thérapie qui s’envolent. Continuons dans les déchets organiques car we really « like to vomit ». Un dernier bilan statistique avant de tout remballer. C’est fini là ? Leur esprit de synthèse s’illustre dans « Quand j’étais petit » et leur tube fétiche, que dis-je notre hymne « Je collectionne des canards ».

Le meilleur groupe de la galaxie ayant pitié de nous qui ne sommes venus que pour eux décide de prolonger le concert par un karaoké métal. Ils se sont tués les cordes vocales sur du Metallica, Rage Against The Machine et même les Sex Pistols.

A quand la nouvelle « guerre de renouvellement de l’intermittence » ?

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