Rock en Stock – 28 juillet 2013 – Des Titans à la merci des éléments


Alors que nous patientons gentiment afin de récupérer notre badge presse, Titan Parano a déjà fait son entrée sur la grande scène de la 15ème édition de Rock en Stock, l’incontournable festival du « grand nord » ! Une seule et même raison explique notre attente et la présence d’une scène unique en ce dimanche 28 juillet : la mini-tornade qui s’est abattue sur la Côte d’Opale la veille au soir et qui a obligé les organisateurs à annuler le premier jour. La deuxième régie était à terre, encore une histoire de vérins… Prudence est mère de sûreté. Ce groupe de « stone blues » qui ne pensait pas faire l’ouverture du festival sont les locaux de l’étape. Samuel à la basse affichant un look d’indien reste très concentré sur son jeu. David au chant manie avec habileté guitare, guimbarde ou banjo. On chemine agréablement sur la route en leur compagnie et ne serions pas surpris de croiser une chevauchée sauvage en scrutant l’horizon (ou un bison comme celui qui illustre leur pochette d’album)… toujours vers l’ouest.

Conséquence du déchaînement des éléments, nous assistons aux balances, ce qui permet parfois de faire connaissance avec les artistes. C’est le cas avec Père et Fils : « Tu la sens ma grosse voix ? Bonjour Toulouse. Vous êtes tous beaux. J’ai envie de vous baïser… ». Ils ne passent pas inaperçus, même dans le public. En effet, précisons que dans ce festoche, on ne se contente pas de jouer et une fois le set fini, on remballe. On aime assister aux performances des autres dans un esprit franchouillard. Ces saltimbanques percutent donc par leur look et par les textes de leurs chansons.
La première est un poil provocant : « J’aime pas le jazz », pour le « gitan » à la guitare paraît-il. Comment se faire plein d’ennemis en moins de 3 minutes ? Ecoutez un peu : Bruno, le père préfère une bonne coloscopie au rock’n roll ; il n’ « aime pas les festoches de merde » ; « les punks à chien, ça pue » et je vous passe les détails… Il est ensuite temps de faire connaissance avec Henriette, « une vieille tenancière de bistrot ». Le public n’était pas encore assez chaud à leur goût malgré la chaleur ambiante : « on n’entend pas vos mains, bordel », surtout les « feignasses » à droite ! Avant la reprise de « J’voudrais pas crever » de Boris Vian, petite allusion aux groupes à venir : « après, ça va saigner des tympans, j’me casse direct » ! Pour les traîneurs, au « bar des anges saouls », les retrouvailles sont arrosées. Puis, le tube « Antisocial » est repris, de façon « traditionnelle » avant la très surprenante adaptation de « I was made for loving you » de Kiss avec des accents techno « non non, pas assez de toi » (cf No Limit). Ces inédits sont l’œuvre d’une complicité familiale puisque le fils Alex est derrière la contrebasse. « On vous laisse avec les graisseux. Vous allez tous devenir sourds ». Méchant, ce colosse n’en a que l’air…

Place à LA découverte de la journée : Loudblast. Ce groupe qui n’en est pas à ses débuts puisque précurseur dans le genre trash/death en France avait échappé à mon attention. 2 chevelus, 2 rasés : faites votre choix mesdemoiselles ! Le fil conducteur qui lie ces deux formations réside dans le tatouage de Kiss sur le mollet de Stéphane, le guitariste et chanteur à l’attitude guerrière, les bras souvent levés vers le ciel. « Vous êtes prêts à tout retourner aujourd’hui ? Celle-ci s’appelle « Flesh » ». Les premiers albums qui ont plus de 20 ans semblent plus bourrins, moins mélodiques. Les solos de guitare sont à tomber. En bas, ça slamme à la force des bras car le gros de la troupe est harassé par les fortes températures. La rambarde tremble. Pour les impatients, ils sortent de studio. Restez à l’affût ! A l’issue du set, nous croisons Conan le Barbare en peau de bête et ses acolytes.

Après avoir imploré les dieux du rock pour que la pluie cesse, c’est sous une fine averse que les excellents Belges de Triggerfinger font leur entrée. Pendant ce temps-là, à la buvette on se vante à babord et à tribord de chanter le plus fort. L’élégant Ruben et ses 2 musiciens donnent tout et le public est sensible à cette énergie débordante venant couronner une musique sauvage. Même à la friterie « Chez Momo » fidèle au poste, les vibrations ont été ressenties à leur juste valeur : « Pourquoi il crie ? On va le piquer pour le calmer ! ». Histoire de générations me direz-vous…

On m’avait dit « tu verras c’est un très bon groupe avec des anciens de Noir Dés’ » et bien, quelle déception ! Je veux parler de The Hyènes avec de vieux relents punk à l’instar du titre « L’amour c’est de la merde ». Même le second degré ne passe pas car « je connais une chanson qui emmerde les gens ». Vincent, au chant, nous annonce alors que nous allons bientôt « pouvoir admirer le bel organe de Barthe mais ce n’est pas ce que vous croyez ! ». Sans transition, « on nique le mauvais temps. On n’a failli pas venir ! ». Ils sont beaucoup plus inspirés pour « On dormira quand on sera mort ». Avant de nous quitter, ils s’adonnent à la petite photo traditionnelle et demandent au public un petit signe d’amitié en pensant à Copé, Morano… Je vous laisse deviner le topo. On trouvera un accord sur une thématique fondamentale : « je n’aime pas le maquillage à la truelle ». Décidément, on ne peut pas dire que j’accroche avec les nouvelles formations des ex-Noir Désir… S’il-te-plaît Bertrand, reviens !!!

En ce qui concerne Mass Hysteria, le clou du spectacle, les voir vaut mieux que de longs discours. Des circle pits, le groupe jouant au milieu du public et de vrais morceaux de métal qu’on aime. Du respect pour ce show d’enfer, comme d’hab !

C’est ainsi que la soirée s’est terminée entre deux camions sur une aire d’autoroute car trop nazes pour enquiller les kilomètres nous séparant de notre domicile.

A la revoyure les gens !

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